lundi 28 mars 2016

The Rumjacks – An Irish Pub Song

2010 > Folk Punk

Hey Psssit, par ici ! Dites-moi, vous n’auriez pas un petit remontant, un peu de gaieté histoire de tuer la morosité… En tout cas, j’ai du Rumjacks, ça agira vite fait, vous verrez ! Et Hop, on se met en route avec le titre An Irish Pub Song. Les premières notes, à la fois amusantes et envoûtantes, débarquent tout droit de l’univers celtique avec les instruments traditionnels qui vont bien. Le dynamisme qui se dégage de la rythmique vocale rend le morceau vraiment entraînant. Les guitares interviennent ensuite et là, ça donne carrément l’impression que toute une assemblée se lève pour danser en bazardant les affaires dans tous les sens. Inutile de vous dire deux fois qu’avec sa structure punk, le morceau vous met joyeusement des tartes dans la tronche. Si malgré tout vous n’êtes toujours pas réveillé, une voix rocailleuse prenant le dessus sur la musique ne manquera pas de vous rappeler que votre place est debout sur la table. Vous refusez de suivre ce boute-en-train ? Mais quelle idée, mon pauvre ! Et une et deux et trois calottes généreuses et vous ne pouvez plus manquer à la fête. Les accords et les transitions auront, en effet, de quoi vous secouer. Vous commencez à peine à entrer en jeu que c’est déjà fini. Il faut dire que ce morceau est un condensé de joie de vivre en trois minutes. Rien ne vous interdit de reprendre la partie. A consommer sans modération.

mardi 22 mars 2016

Massive Attack - Ritual Spirit EP

2016 > Trip hop


Urbain et froid. Froid et urbain. Ca sonne plutôt comme un retour aux sources pour le collectif de Bristol, voire aux racines de Blue Lines en tête, 6 ans après Heligoland, la dernière livraison en date du groupe qui malgré son excellence et son lot de titres brillants et énigmatiques (Flat Of The Blade, Atlas Air) marquait tout de même une nette propension au réchauffement de l'atmosphère globale, surtout au vu de l'aspect glacial et austère que revêtait l'album précédent ce dernier, 100th Window. Et oui, Massive Attack est bel et bien de retour et avec des intentions assez claires. Ce retour aux affaires s'est ainsi fait en 2 étapes.
La première avait été ce tweet annonçant une application nommée Fantom permettant de découvrir les morceaux de leur nouvel EP qui devait sortir de manière imminente mais dans une version "sur-mesure" et personnelle, l'application remixant les titres en fonction du moment de la journée, de l'environnement, du rythme cardiaque et des mouvements de l'auditeur. Un bidule marrant 5 minutes certes, mais qui ouvre néanmoins l'appétit.
La seconde étape est donc le dévoilement du dit EP Ritual Spirit, 4 titres au compteur et autant de features. Et quoi de mieux pour démarrer et fêter le retour du fils prodigue qu'un morceau de choix électronique tout droit sorti du frigo - morceau d'ailleurs le plus résolument électronique des 4 - le bien nommé Dead Editors, un techno industriel et clinique qui pulse méchamment mais qui n'oublie cependant pas de groover grâce à ce sample du Watermelon Man de Herbie Hancock version Head Hunters. Un titre aussi menaçant et clinique qu'un coup de scalpel juste en dessous de la gorge. Une menace qui atteint d'ailleurs son seuil maximal et son paroxysme sur Voodoo In My Blood, incontestable pièce maîtresse et climax sombrex de l'EP, avec ses choeurs féminins, le rapping pour le moins saccadé et habité des Young Fathers et ce riff de guitare féroce et tueur qui fait irruption comme un chien dans un jeu de quilles au bout d'une minute trente. Cette même guitare qui avait entretemps et déjà fait son petit effet sur l'éponyme Ritual Spirit où l'interprétation dans les aigüs d'Azekel sur fond de tamtams fait mouche. Take It There, le titre final et le premier à avoir été dévoilé, qui était le plus attendu et le plus ambitieux avec le retour de Tricky se partageant le micro avec Del Naja se révèle être paradoxalement le moins intéréssant des 4 morceaux et ce malgré ces notes de piano et ces couplets inquiétants à cause de ce refrain très joli mais un peu facile et manquant singulièrement de caractère. Malgré tout, ne boudons pas notre plaisir, Ritual Spirit est un très bon EP de retour pour les rois du trip hop et c'est plutôt de bon augure pour un éventuel futur album.             

dimanche 20 mars 2016

Tragedy - Tragedy

2000 > Hardcore/Punk/Néo-crust


J'ai une affection toute particulière pour ce groupe. Formé en 1999 sur les cendres de notamment les déjà très bons His Hero Is Gone, les Tragedy (rien à voir avec le duo de rap Français, rassurez-vous) officient dans le genre néo-crust. Comprenez: du hardcore punk particulièrement virulent et rapide, avec gros riffs et grosses voix. MAIS ce qui les distingue, c'est une sensibilité mélodique tout à fait remarquable. Les chansons de Tragedy ont beau être ultraviolentes, elles sont également ultramélodiques, avec des riffs acérés qui dégagent toute une foulée d'émotions diverses comme la rage ou la nostalgie et des voix qui ne se contentent pas d'être des simples hurlements de veau mais sonnent parfois comme de véritables plaintes. Cette mélodie, on ne la retrouve malheureusement pas encore sur le premier disque des Américains, où leur hardcore est vraiment ultra bourrin et exécuté un peu sans cervelle. A vrai dire, on est plus proche ici de D-Beat, ce style de hardcore inspiré par Discharge puis joyeusement relayé ensuite notamment par nombre de groupes suédois. En outre, la production de ce premier album n'est pas vraiment à la hauteur. Rien de mauvais et de rédhibitoire cela dit, reste un honnête début avec son lot de bons moments comme l'excellent Never Knowing Peace, mais quand le meilleur morceau de la galette se trouve être l'intro d'une minute entièrement acoustique, ça ne fait tout de même pas très sérieux pour un groupe de crust.