dimanche 14 décembre 2014

Queen - Innuendo

1991 > Hard rock/Pop/Crépuscule


La fermeture d'un disque fait partie de ces petits détails qui à priori ne revêtent pas une si grande importance. Pourtant, si elle est réalisée avec soin, elle peut faire passer un album de moyen à bon ou de bon à excellent. Les puristes crieront au chipotage c'est évident, mais ceux qui écoutent un disque avec leurs tripes et l'esprit aux aguets comprendront de quoi je parle. Il s'agit de pondre une fermeture avec une personnalité si forte qu'elle permette de se souvenir précisément de l'écoute comme si elle avait été gravée au fer rouge dans votre esprit. Les quelques secondes qui précèdent le silence final sont également très importantes, si la fin est trop abrupte, cela dessert la démarche. En ce sens, si je fouille dans ma tête, 2 chansons miroir typiquement labellisées "fin de ouf" me viennent en tête (même si Astronomy de Blue Öyster Cult frappe à la porte), A Day In The Life des Beatles et l'épitaphe de Queen, The Show Must Go On. Mais si les 2 titres possèdent ce crescendo insoutenable jusqu'à ce fade-out libérateur, le second nommé possède cette dimension si dramatique et inéluctable qui l'amène à prétendre naturellement au rang de meilleure fin de disque de tous les temps. Car ici, ce n'est pas seulement Innuendo qui se termine, album de bonne facture s'il en est, c'est l'existence de l'aventure Queen et plus précisément celle de Freddie Mercury qui s'arrête brutalement. Les paroles sont limpides: "I have to find the will to carry on with the show", "Inside my heart is breaking" et font de ce morceau un véritable testament et un pur moment déchirant et épique, où l'espoir et la résignation sont mêlés, digne du dénouement des plus grandes tragédies littéraires. Queen, et par extension Freddie Mercury dont la nature profonde est si théâtrale (souvenez-vous, Bohemian Rhapsody), ne pouvaient baisser le rideau que de cette manière-là.      

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