dimanche 22 mars 2015

The Cure - Faith

1981 > Post-punk/Gothique/Cold Wave


Je vous avais laissé sur l'ambiance marécageuse et post-orageuse qui caractérisait Seventeen Seconds. Faith en est la suite logique, l'instant où les flaques d'eau qui recouvraient aléatoirement le sol et les pavés ont séché, balayées par le vent glacial qui s'est installé en même temps qu'un épais brouillard. La pochette ne s'y est d'ailleurs pas trompée, revêtant un sombre gris, toujours parfaitement abstrait mais déjà plus menaçant et annonciateur du crépuscule et de la nuit qui vont bientôt tomber. Conséquence: il fait maintenant plutôt frisquet et cela se ressent au niveau du rythme cardiaque qui a considérablement ralenti - mis à part Primary et Doubt qui, à l'instar de Play For Today sur l'opus précédent, se chargent de semer le doute (haha) sur les réelles intentions de Faith et ce, à toute allure. Pour le reste, la batterie est un peu moins monomaniaque, la basse ronronne toujours autant et l'ensemble baigne dans un esprit gothique de plus en plus prononcé, la voix plaintive de Robert Smith n'y étant pas étrangère. La plus belle preuve en est ce Drowning Man, peut-être la meilleure réussite du skeud, véritable bouée lancée à la mer - et pour cause. Mais en fait bien plus que cela, Faith ne trouve plus la force de se plaindre, il se laisse noyer comme le personnage cité 2 lignes plus haut, porté par les vagues, inlassablement envoyé d'un côté ou de l'autre comme une bouteille arbitrairement rapprochée ou éloignée de son but profond. Faith, en réalité, est d'humeur parfaitement maussade, ne possédant pas d'envie particulière, à l'image de son éponyme, placé pour la 2° fois consécutive en ligne d'arrivée, qui trimballe sa carcasse fatiguée sur 6 minutes avant de s'évanouir en silence. Faith est l'album d'un groupe qui semble résigné, comme accablé par la révélation de la terrible épreuve qui les attend. Et cette épreuve, ce sera Pornography

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