vendredi 14 novembre 2014

Celeste - Misanthrope(s)

2009 > (Post-)Hardcore/Black metal/Ultraviolence sournoise


Faut quand même admettre: c'est plutôt une musique d'hommes... Ah ça c'est certain. Monsieur Fernand ou Lino Ventura si vous préférez aurait très bien pu parler de Celeste en ces termes. Et brut de décoffrage par dessus le marché. Pas d'intro, truc ambient, heroic fantasy ou autre manifeste, que nenni. Ca tombe du ciel d'entrée sous forme de déluge de crasse et de violence et ce, sans quelconque préavis. Juste cette pochette, énigmatique dans son cri et sa souffrance figés et ce titre très évocateur. Misanthrope ça pour sûr cet album l'est. Une haine opaque impressionnante de noirceur se dégage de ces 9 brûlots extrêmement ronds et incandescents aux titres gorgés de sous-entendus qui brillent par leur explicité crue pour celui qui parle ou simplement comprend la langue de Molière. Celeste c'est une musique dangereuse. Une musique que personne avec un peu de bon sens ne devrait écouter. Une musique qui devrait être interdite comme le fut Black Flag en son temps. Une musique qu'on écoute en cachette comme on regarde en secret son gangbang sado-masochiste hebdomadaire avec un sentiment de dégoût compulsif. Ca diffuse son voyeurisme sans vergogne ni sentiment. Ca balance son pessimisme sur le coin de la gueule sans pudeur aucune. Un goût de dégueulasse. Un saut dans les immondices et autres pourritures express. Un goût de violence en tout genre. Celeste PRATIQUE la violence. L'ultraviolence même. Et avec une facilité et un naturel déconcertants. Désarmants. A coup de riffs agressifs aux relents beumeu. De vocaux screamo importés directement des tripes à l'appellation d'origine contrôlée. De breaks totalement meurtriers. De parties mid-tempo toxiques. De batterie discrète, tapie dans l'ombre mais avec des cymbales omniprésentes comme des vagues de merde qui reviennent inexorablement. De longueurs maladives. Mais écoutez donc le sixième titre, Mais Quel Plaisir De Voir Cette Tête D'enfant Rougir Et Suer, 9 minutes au compteur ! Et si vous arrivez à ne pas imploser, alors continuerai-je ma prose maladroite et grandiloquente. - Interlude, j'ai peut-être pas droit aux images mais ça n'empêche que je suis capable de décrire un paysage bucolique avec une vache qui broute au premier plan. Non mais puisque vous en doutez, imaginez-le vous par vous-même. Ou plutôt non, l'interlude parfaite ici est un coq (cocorico, Celeste est français) pris dans une marée noire. Vous voyez l'image ? Parfait. Alors ce sixième titre ? Ca va pas fort hein ? C'est plein à ras bord. Comme toi un vendredi vers 1h du mat. Ca pourrait déborder d'un instant à l'autre. Trop de lourdeur, de syncopes, de malaise, de non-dits, de sang qui afflue dans les veines. Trop de crises cardiaques. Trop d'images qui défilent. Epileptique. Trop de trop. Ca suffit maintenant. On arrête les frais, les convulsions et toute cette folie. On éteint la lumière. De toute façon, il n'y en avait plus tant que ça. Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle... On s'écrase. (En demandant respectueusement pardon pour son insolence). 

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