vendredi 7 novembre 2014

Primus & the Chocolate Factory


2014 > Funk/Avant-garde

Les albums de Primus sont faits pour ceux qui aiment dérouler une histoire sous le roulement des notes de la basse, ligne directrice qui vient s’enrober comme du miel autour de la rythmique de la batterie. Dans leur style, ces deux instruments ne font vraiment qu’un, comme s’il agissait d’une percussion inventée par le groupe : la basstrie. En s’affranchissant de bariolages qui ne viendraient qu’encrasser la rythmique principale, le registre apparait parfois même épuré. Nul besoin de trop en faire pour dégager la puissance musicale avec un riff qui semble aussi impossible à stopper qu’un satellite en orbite. Les morceaux expriment simplement l’urgence comme pourrait l’incarner un titre phare comme Here come the bastards. Leur nouvel album présente une structure toujours aussi rythmée mais il semblerait que l’urgence ait laissé place à une atmosphère juste flippante. Sur Pure Imagination de leur dernier album Primus & the Chocolate Factory, des chants fous et amusés apparaissent par intervalles et rappellent que le ton est toujours le fun. L’univers contes et bonbons se fait résolument sentir. Les morceaux sont enrichis par des dissonances qui se veulent troublantes mais addictives, fidèles à la recette traditionnelle de Primus. C’est là également qu’est leur signature : jouer un coup de poker avec une combinaison de notes perdantes, prôner l’improbable, voire l’incongru. L’usine Primus nous confectionne une friandise qui n’a de commun avec le chocolat que l’apparence et dont la seule gourmandise est la curiosité portée sur son goût. Y trouvera-t-on des morceaux de piments séchés ou encore des carottes ? Pourquoi pas ! En revanche, vous pouvez oublier la conception classique du cacao. Ici, on est même gâté avec des interludes aux effets de guitare tout aussi originaux que la mélodie. Golden ticket ouvre lui aussi la porte à des sons qui donnent un décor de film à l’album. Décidément, on ne peut qu’encourager Primus à explorer de nouveaux registres. Une légende urbaine raconte que Primus aurait même été jusqu’à cacher cinq vinyles d’or dans leur Chocolate Colored Vinyl pour gagner des places de concert à vie.

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