2014 > Funk/Avant-garde
Les
albums de Primus sont faits pour ceux qui aiment dérouler une
histoire sous le roulement des notes de la basse, ligne directrice qui
vient s’enrober comme du miel autour de la rythmique de la batterie. Dans leur
style, ces deux instruments ne font vraiment qu’un, comme s’il agissait d’une
percussion inventée par le groupe : la basstrie.
En s’affranchissant de bariolages qui ne viendraient qu’encrasser la rythmique
principale, le registre apparait parfois même épuré. Nul besoin de trop en
faire pour dégager la puissance musicale avec un riff qui semble aussi
impossible à stopper qu’un satellite en orbite. Les morceaux expriment simplement
l’urgence comme pourrait l’incarner un titre phare comme Here come the bastards. Leur nouvel
album présente une structure toujours aussi rythmée mais il semblerait que
l’urgence ait laissé place à une atmosphère juste flippante. Sur Pure Imagination de leur dernier album Primus & the Chocolate Factory, des
chants fous et amusés apparaissent par intervalles et rappellent que le ton est
toujours le fun. L’univers contes et bonbons se fait résolument sentir. Les
morceaux sont enrichis par des dissonances qui se veulent troublantes mais
addictives, fidèles à la recette traditionnelle de Primus. C’est là également qu’est
leur signature : jouer un coup de poker avec une combinaison de notes
perdantes, prôner l’improbable, voire l’incongru. L’usine Primus nous confectionne
une friandise qui n’a de commun avec le chocolat que l’apparence et dont la
seule gourmandise est la curiosité portée sur son goût. Y trouvera-t-on des
morceaux de piments séchés ou encore des carottes ? Pourquoi pas ! En
revanche, vous pouvez oublier la conception classique du cacao. Ici, on est
même gâté avec des interludes aux effets de guitare tout aussi originaux que la
mélodie. Golden ticket ouvre lui
aussi la porte à des sons qui donnent un décor de film à l’album. Décidément,
on ne peut qu’encourager Primus à explorer de nouveaux registres. Une légende
urbaine raconte que Primus aurait même été jusqu’à cacher cinq vinyles d’or
dans leur Chocolate Colored Vinyl
pour gagner des places de concert à vie.
Kro géniale ! Surtout la partie "Légende urbaine" !
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