lundi 24 novembre 2014

Pink Floyd - The Endless River

2014 > Rock/Atmos/Comeback


The Endless River, c'est un peu l'album que l'on n'attendait plus. Depuis 1994, date de sortie de The Division Bell, on s'était fait une raison en se disant que c'était un legs somme toute honorable doublé d'une épitaphe à la hauteur de la réputation et de la carrière du groupe (High Hopes). Il y a bien eu un petit frémissement en 2005, lorsque les tensions entre Waters et les membres du Pink Floyd new look furent mises de côté le temps d'un concert caritatif, le Live 8, réminiscence du Live Aid de 1985. Je me souviens même que je l'avais maté en live, ce soir-là, très tard dans la nuit - et oui, j'étais très grand fana du Floyd à cette époque et il faut croire que cela ne s'estompe pas. On se prit alors à rêver d'un nouvel album avec le line-up de légende mais ce n'était qu'un feu de paille, l'enthousiasme fût bien vite douché. Roger continua son petit bout de chemin, jouant "son" Wall, Dave sortit On An Island. Bref, chacun suivait sa route. On croyait même PF définitivement mort et enterré lorsque le claviériste historique Rick Wright prit la poudre d'escampette en 2008, réduisant la force vive de Pink Floyd à 2, duo consititué de David Gilmour et Nick Mason. Et puis... L'impensable se produisit. En Mai dernier, il fût dévoilé qu'un nouvel album de Pink Floyd verrait le jour en fin d'année. Enfin un nouvel album, pas vraiment en fait puisqu'il s'agissait de matériel qui avait été mis de côté lors de l'enregistrement de The Division Bell, ressorti des cartons, retravaillé et réarrangé avec ajout de guitares et de batterie. Mais tout de même, quelle nouvelle ! La date du 10 Novembre fût aussitôt cochée sur le calendrier. Le temps passa... Et puis l'heure de s'envoyer la galette sonna. Alors verdict ? Je commencerais mon plaidoyer en soulignant que The Endless River est un album pratiquement instrumental dans son ensemble, excepté sa conclusion Louder Than Words, peu savoureuse et moins efficace dans son rôle d'épitaphe que High Hopes, où les claviers occupent une place prépondérante ce qui est somme toute logique puisque le skeud se voulait une sorte d'hommage à Wright. Le premier sentiment qui vient en tête à l'écoute du disque, une fois passée l'introduction inutile Things Left Unsaid, c'est que cela sent le réchauffé - même le repompé sur It's What We Do, sorte de mélange incestueux entre Shine On You Crazy Diamond et Welcome To The Machine - mais c'est suffisamment bien exécuté pour que cela soit efficace et qu'on se laisse entraîner, à fortiori si on est fan hardcore du groupe. Et puis après tout c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, apparemment. Sum, Skins, Unsung, Allons-y (2), Eyes To Pearls sont autant de pièces atmosphériques et plaisantes qui s'enchaînent naturellement et constituent de parfaits prétextes à se délecter du phrasé guitaristique si particulier de Gilmour. The Endless River ce n'est sûrement pas la splendeur qu'on nous vend dans la pub télévisée, mais ce n'est pas non plus la purge que certains veulent nous asséner avec véhémence. C'est un disque sans prise de risque - ou de tête, douillet pour les cages à miel, confortable.      

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