vendredi 7 novembre 2014

Manifesto: Necro-punk

Le punk, ce n'est pas qu'un cliché. Ce n'est pas qu'une histoire de gros bras et de bastons dans des clubs miteux avec des bières bon marché et des verres qui volent à haute vitesse. Ce n'est pas qu'une histoire de crachats et de décibels à pleine puissance. Ce sont des jeunes gens qui ont utilisé la provocation et le refus de la bienséance pour tenter de donner un bon coup dans la fourmilière. C'est l'histoire d'une locomotive prenant la forme de 2 concerts des Sex Pistols à Manchester qui ont engendré une formidable poussée créatrice. Morrissey, LE Morrissey des Smiths ainsi qu'une majeure partie de ce qui deviendra Joy Division y étaient. C'est l'avènement du Do It Yourself: fanzines et labels créés à la main, singles auto-produits, fringues récupérées et diverses épingles à nourrice.
Le punk, ce n'est pas qu'un genre. Ce n'est pas que 3 notes sur une guitare et 2 phrases en guise de paroles. C'est une question de feeling. C'est un question d'attitude et de spontanéité plus que de réel talent. C'est commencer par jouer devant 3 personnes, sortir un single et puis splitter pour laisser la place aux suivants. C'est le point de départ d'une toute nouvelle vision de la musique qui engendrera bien des rejetons, qu'ils rivalisent dans la violence (hardcore, d-beat, crust) ou cherchent simplement une nouvelle manière de faire avec des bases neuves (post-punk, noise rock).
Le punk, ce n'est pas qu'une liste de noms. Ce n'est pas seulement Joe Strummer, Johnny Rotten, Dee-Dee Ramone. C'est aussi tous ceux que l'histoire a oublié mais qui ont pris part activement au schmilblick le faisant avancer, évoluer au gré des vents. D.O.A. dont l'album Hardcore 81 donna son nom au genre, Really Red qui faisait du post-hardcore bien avant Fugazi, Deep Wound ou Neon Christ avec leur thrashcore juvénile, Dicks et son single ravageur Hate The Police ou encore MDC, The Eat, Chronics, DV8... La liste est longue et loin d'être exhaustive. 
Le punk, ce n'est pas que de la musique. C'est une manière de vivre. Ou plutôt d'exister. De sortir de la nasse, de se faire remarquer, d'être autre chose qu'un numéro, qu'une goutte d'eau dans l'océan. Cette rubrique, sorte d'archives du punk, retranscrit le travail de rat de bibliothèque de désensablement de groupes plus ou moins confidentiels dont l'existence a souvent été brève mais dont le message n'est pourtant pas dénué d'intérêt. A vos perfectos. 

1 commentaire:

  1. Ça s'imprègne de son contexte social. J'ai hâte de voir des articles dans ce domaine.

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