vendredi 7 novembre 2014

The Cure - Seventeen Seconds

1980 > Post-punk/Gothique/Cold wave/Pré-rigidité cadavérique


Le temps s'est couvert et l'ambiance considérablement rafraîchie depuis Three Imaginary Boys. Une seule année de différence entre les deux galettes pourtant... C'est un peu comme si on avait laissé ouvert le frigo de la pochette de l'album sus-nommé. Quelques résidus de soleil dans le ciel, pas encore totalement recouvert de nuages qui ne sont pas noirs pour autant. Ca donne plus dans le terne. Car ce n'est pas aussi "darkness" (terme cher à certains de nos amis pandas qu'ils soient nordiques ou non et qui gagnerait à obtenir un synonyme pour éviter le comique de répétition parfois) que la suite peut nous réserver. Bah ouais, y a qu'à mater la pochette pour s'en convaincre, c'est pas encore gris ou noir ou couleur flamme de froid. Ca tape plutôt dans le rose et le blanc le tout sous une bonne dose de flou. Encore un peu de lumière de ce côté-ci de la barrière, mais c'est indéniable, on n'y voit déjà moins clair. La frappe de la batterie se fait plus sèche et régulière, quasi métronomique, la basse se met à claquer comme un fouet dans l'air et coïncide avec l'arrivée de Simon Gallup qui contribuera à créer ce son labellisé Cure si particulier et discernable. A Reflection lance les hostilités d'entrée et constitue la première des petites interludes glaçantes qui peuplent ce disque. Ca pue la post-averse, oui vous savez cette drôle d'odeur qu'il y a dehors après une bonne rincée. L'après-orage, fulgurant de préférence, avec cette fragrance d'herbe mouillée pénétrante, omniprésente comme cette morosité ambiante qui s'installe. Il ne fait pas encore tout à fait la température "froid clinique" qui porte le copyright Cure qui a lui-même pompé son copyright sur Joy Division - température de saison au moment de l'écriture de ces lignes soit dit en passant - qui caractérisera la suite de la trilogie et conduira presque à la perte du groupe. Mais l'ambiance ici est déjà parfaitement notable: une désolation exacerbée, un dédain presque incarné, une désillusion quasi acceptée. Play For Today, plus enjoué et 2° morceau de l'album, ne doit pas vous induire en erreur. Ce disque est crépusculaire: Secrets, témoin d'un éloignement qui se fait plus pressant est une merveille de mélancolie et de désabusement avec la voix de Smith en retrait que l'on croirait envoyée depuis la colline d'en face. A Forest est THE tube avec cette ligne de basse et ce riff qui cassent les reins. Et le morceau titre, malade et saccadé, syncopé sur ses extrémités, se fait extrêmement explicite: oui, tout est froid et calme maintenant. Mais la véritable question est: s'il fait froid aujourd'hui, quel adjectif utiliser pour demain et Faith ? Glacial. Bien entendu.

2 commentaires:

  1. Excellente influence que celle de Joy Division.
    C'est sûr que the Cure a un petit côté "froid clinique" (plus que montagnard) notamment avec un très bon titre comme Cold avec des effets de basse et de synthé type flanger très cools.

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  2. Ah oui Cold c'est vraiment leur meilleur morceau et de loin sur l'excellent Pornography qui ne devrait pas tarder à arriver dans ces murs.

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