vendredi 7 novembre 2014

Deftones - White Pony



2000 > Experimental rock/Alternative metal

Un épais brouillard crépusculaire achève de napper les derniers lambeaux de terre jusqu’alors épargnés par la clarté ténébreuse et le froid paralysant qui accompagnent l’arrivée oppressante de la nuit. Surgit alors, brusquement, un poney blanc qui s’aventure à vive allure en direction de ce qui semblait être une prairie avant la venue des nuages. Qui sait, en effet, ce qui se trouve par-delà cette barrière visuelle, véritable artefact qui forme un Digital Bath. Sans être de ceux qui pensent que les arbres dansent lorsque l’on a le dos tourné, il faut reconnaître que le spectacle fait gamberger l’imagination. Peu importe ce qu’il y a au-delà, les ultimes rayons de soleil sont étouffés par la brume et il faut alors se laisser porter par ses sens. C’est en tout cas l’intime conviction que l’on peut avoir concernant la course folle de ce valeureux poney, puisant dans cette aura la motivation pour galoper jusqu’aux limites de l’univers. La nuit tombée, le brouillard, mû par la brise et éclairé par la lune, semble maintenant laisser entrevoir une échappatoire mais sitôt que l’on se dirige vers une issue, celle-ci s’obscurcie pour en dévoiler une autre. Le monde semble ainsi n’être qu’un gigantesque labyrinthe, véritable terrain de jeu pour les animaux nocturnes comme Street Carp. Soudain un cri exténué, mais malgré tout ininterrompu, se fait ressentir, celui de Knife Party, provenant tantôt d’une direction, tantôt de l’autre. Accablé par cette omniprésence, il devient évident que ces plaintes ne proviennent pas d’êtres physiques. Un point noir se rapproche dangereusement. Une voiture qui déboule de nulle part ! La portière arrière s’ouvre et laisse place à un spectacle saisissant : personne présent à l’intérieur, aucune commande, de sorte que l’occupant n’ait absolument aucun contrôle. La portière claque subitement, les pneus crissent dans l’effroi, transportant leur Passenger loin de ces contrées inquiétantes. Le véhicule semble dorénavant rouler à tombeau ouvert conférant ainsi au brouillard des couleurs de pierre d’opale. La vitre se baisse et laisse alors pénétrer un air soporifique dans l’habitacle. Le tumulte urbain grandissant dissipe alors cet effet anesthésiant. Il s’agit certainement de la Korea. 
Voilà mon histoire sur cet album génial de Deftones. Et vous, quelle sera la vôtre ?

5 commentaires:

  1. Kro diablement alléchante. A tester un soir pluvieux.

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  2. Et ce fût fait... Il me laisse une étrange impression de mitigé mais je dois reconnaître qu'il y a de bonnes chansons, Digital Bath et Passenger en tête.

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  3. D'ailleurs dans le même genre mais en mieux je trouve, il y a Tool.

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  4. Ecouté Around The Fur cette semaine, et c'était largement supérieur à celui-ci, à priori. Je vais peut-être lui laisser une seconde chance, l'écouter en jouant à Halo c'est peut-être pas compatible des masses.

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  5. J'y reviens finalement. Il gagne une demi-étoile au final car son inégalité est largement compensée par ses moments immortels (Digital Bath, Passenger avec Maynard James Keenan). Un album pour le moins moite.

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