lundi 6 avril 2015

The Fix - Vengeance 7"

1981 > Power pop/Punk/Hardcore sonique


Les States recèlent décidément d'incroyables perles. The Fix, groupe de Lansing dans le Michigan encore une fois bien éphémère, eut toutefois le temps de sortir 1 demo et 2 7" en un an et ce pas sur n'importe quel label, Touch & Go Records, label de Black Flag ou de Big Black themselves. Vengeance, qui n'est autre qu'un single, envoie 3 minutes de bois hardcore avec un son raw juste comme il faut. Le second morceau, In This Town, est bien le meilleur avec un riff ultra catchy qui lacère les tympans de manière ultra clinique. Un super single qui marqua 1981 de son empreinte et qui n'a rien perdu de son urgence et de sa véhémence. 

John Coltrane - Giant Steps

1960 > Jazz/Hard bop


Si on parle de jazz, il y a certains noms qui se détachent du lot: Miles Davis, Herbie Hancock, Ornette Coleman, Archie Shepp - si ça commence à devenir pointu révisez vos classiques ! - et puis bien sûr John Coltrane. Mort de manière précoce en 1967, cela ne l'a pas empêché de sortir une pléthore d'albums, de jouer avec quantité de grands noms (Ellington, Dolphy, Waldron) et de participer à l'évolution du jazz tout au long de sa trop courte carrière: d'abord acteur emblématique du hard bop avec Blue Train, puis pilier du jazz dit modal avec le monumental Olé ou Africa/Brass puis la découverte de la spiritualité avec l'adulé A Love Supreme et une fin de carrière plus expérimentale avec l'exploration de l'avant-garde et du free jazz. En 1959, fraîchement debarassé de ses addictions - oui, oui, c'est bien une seringue sur la pochette de Blue Train - et venant de participer à l'enregistrement d'un des plus grands disques de jazz du siècle, Kind Of Blue de Miles Davis, Coltrane entreprend de réaliser son premier album en tant que leader pour Atlantic, avec qui il a signé quelques mois auparavant. Cet album ce sera Giant Steps. Relativement court dans sa version originale (7 titres pour 37 minutes de musique), Giant Steps est un album d'une concision et d'une rapidité d'exécution proprement redoutables, fort d'une utilisation pratiquement riffesque (déjà !) de motifs accrocheurs (Giant Steps, Cousin Mary, Spiral) et d'une gestion judicieuse des transitions temps fort/temps faible - la comparaison entre la bondissante Countdown et la staticité de Syeeda's Song Flute est éloquente à ce niveau-là. Des éléments de très grande élégance sont également présents comme l'excellente ballade Naima. En fait, Giant Steps ce n'est ni plus ni moins que le premier grand chef d'oeuvre de John Coltrane.

Coldplay - Parachutes

2000 > Pop/Rock/Britpop


Quelques notes de piano résonnent, peut-être les plus célèbres de cette décennie, avant d'être bientôt rejointes par batterie, basse et guitare. Le calme revient. Chris Martin entre en scène. "Oh no... I see." Trouble. Où étiez-vous la première fois que vous avez entendu Trouble ? Dans votre lit en train de roupiller tranquillement auprès d'une femme qu'elle soit vôtre ou pas, en train de vous préparer négligemment un insipide café au travail, derrière le volant essayant de vous frayer un chemin parmi la jungle urbaine aussi féroce qu'une meute de loups, chez le coiffeur, regardant avec inquiétude le tournant que prennent les opérations en répondant distraitement aux inévitables questions d'usage, dans la douche ou que sais-je encore ? Chacun a sa propre histoire avec Trouble, histoire tout à fait personnelle et bien à lui et qui conditionne par la suite l'image associée lors de l'écoute du morceau. Mon histoire à moi se déroule dans un salon de thé, un après-midi d'hiver avec des petits gâteaux, une BD sur la table, Le Choucas, sombre et parisienne, et dont on a plus trop de nouvelles aujourd'hui, qu'il s'agisse de son héros ou de mon exemplaire. Avec le recul et sans m'envoyer trop de fleurs, je me dis que cette ambiance feutrée et intimiste caractérise parfaitement la musique du Coldplay des débuts, celui de 2000 et de son premier disque Parachutes, une musique fine et raffinée, avec une solide base acoustique et une sensibilité pop typiquement British héritée directement de Talk Talk et même de la britpop, bien avant de se mettre à chanter avec Rihanna - contre qui je n'ai rien personnellement, au contraire, Riri si tu m'écoutes - ou de se perdre dans une soupe de claviers modernes. Suis-je légitime pour parler de ça cependant ? Je me suis arrêté à X&Y que je commençais à trouver indigeste malgré de bons titres (Talk, Speed Of Sound), je ne connais la suite que grâce à la radio. Une musique fine et raffinée donc. Mais non dénuée de caractère. Car il y a tout de même des parties de guitares bien saillantes et saignantes sur Parachutes. Shiver, Yellow le single tueur et puis Spies. Spies, c'est peut-être le meilleur truc que Coldplay ait sorti. Non, en fait vous pouvez prendre ma phrase précédente, mettre les verbes au futur et ajouter un jamais et puis maudire ma flemme qui m'a empêché de saisir ma gomme - et oui, cette chronique résidait sur papier dans sa première existence -, pourtant à moins d'une dizaine de centimètres de mon bloc-notes. J'en mets ma main à couper, Spies demeurera le plus grand titre de Coldplay, monument de paranoïa et de claustrophobie paroles à l'appui "But the spies hide out in every corner...", une musique de coincé d'ascenseur, seul, un vendredi soir, une musique qui vous fait regarder derrière votre épaule, à la recherche d'un regard voyeur, inquisiteur, quelque part dissimulé derrière un rideau d'une des fenêtres complices des innombrables immeubles qui vous cernent. Par extension, Parachutes, son contenant, possède une chose qui brille par son absence chez les autres Coldplay: des couilles. Ce qui en fait n'est autre que le garant de son intégrité et de sa qualité intrinsèque.

lundi 30 mars 2015

Thomas Azier - Hylas

2013/14 -> Electro-pop


Si vous êtes un peu lassé par les artistes à la voix timide, je vous propose Thomas Azier, un chanteur qui sait mettre ses tripes. Plus que la musique même, c’est la puissance vocale du Néerlandais qui interpelle. Son style est une rencontre bouleversante entre des instruments électroniques à la rigueur implacable et une voix qui laisse transparaître une véritable ferveur. Le chant se caractérise par des cris poussés jusqu’à l’exténuation sans jamais basculer vers la distorsion : la limite est simplement effleurée. Il est largement mis en avant, comme par exemple sur Red Eyes, et l’accompagnement, parfois relégué au second rang, comme si la partie instrumentale n’était qu’un support. Certains morceaux donnent dans un ton feutré qui jouxte une atmosphère tapageuse, à l’image d’Angelene. On écoutera avec profit la présence d’effets sonores qui s’introduisent de façon inopinée et viennent immédiatement redonner du rythme alors que le morceau commençait à peine à perdre de son intensité. Reste à espérer que cet artiste saura encore surprendre de la même manière avec son talent. Thomas Azier est certainement voué à connaître le succès dans l’univers de la musique pop, notamment au niveau de ses performances en live qui ont su me convaincre.

dimanche 22 mars 2015

The Cure - Faith

1981 > Post-punk/Gothique/Cold Wave


Je vous avais laissé sur l'ambiance marécageuse et post-orageuse qui caractérisait Seventeen Seconds. Faith en est la suite logique, l'instant où les flaques d'eau qui recouvraient aléatoirement le sol et les pavés ont séché, balayées par le vent glacial qui s'est installé en même temps qu'un épais brouillard. La pochette ne s'y est d'ailleurs pas trompée, revêtant un sombre gris, toujours parfaitement abstrait mais déjà plus menaçant et annonciateur du crépuscule et de la nuit qui vont bientôt tomber. Conséquence: il fait maintenant plutôt frisquet et cela se ressent au niveau du rythme cardiaque qui a considérablement ralenti - mis à part Primary et Doubt qui, à l'instar de Play For Today sur l'opus précédent, se chargent de semer le doute (haha) sur les réelles intentions de Faith et ce, à toute allure. Pour le reste, la batterie est un peu moins monomaniaque, la basse ronronne toujours autant et l'ensemble baigne dans un esprit gothique de plus en plus prononcé, la voix plaintive de Robert Smith n'y étant pas étrangère. La plus belle preuve en est ce Drowning Man, peut-être la meilleure réussite du skeud, véritable bouée lancée à la mer - et pour cause. Mais en fait bien plus que cela, Faith ne trouve plus la force de se plaindre, il se laisse noyer comme le personnage cité 2 lignes plus haut, porté par les vagues, inlassablement envoyé d'un côté ou de l'autre comme une bouteille arbitrairement rapprochée ou éloignée de son but profond. Faith, en réalité, est d'humeur parfaitement maussade, ne possédant pas d'envie particulière, à l'image de son éponyme, placé pour la 2° fois consécutive en ligne d'arrivée, qui trimballe sa carcasse fatiguée sur 6 minutes avant de s'évanouir en silence. Faith est l'album d'un groupe qui semble résigné, comme accablé par la révélation de la terrible épreuve qui les attend. Et cette épreuve, ce sera Pornography

dimanche 8 mars 2015

Pan Sonic - Kulma

1998 > Electro/Noise/Ambient/Electro-noise minimale


Chez les Pan Sonic, on soigne ses entrées. C'était déjà le cas sur Osasto - si vous en doutez filez relire ma chronique, bande de chenapans -, c'est la confirmation sur Kulma avec l'énorme Teurastamo, supersonique, bourré de décharges et d'électricité statique. Moins de brutalité cependant dans la suite et plus de place laissée aux nappes et textures qui permettent de développer des ambiances et donc le côté ambient de la chose. -25 coincé sur la banquise et soufflé par le blizzard, Hahmo glauque et lugubre, Murto Neste présentant un petit goût de supplice chinois. Kulma est en cela fluctuant, inconfortable, dénué de toute notion temporelle et laisse dans un état de transe végétative. Indiscernable et définitivement innotable mais néanmoins fascinant. On ramasse ses tympans tout flétris sur le sol et on passe à la suite, A

mercredi 25 février 2015

Arvo Pärt - Tabula Rasa

1977 > Classical, Minimalist

Avant toute chose, il est vivement conseiller de libérer son esprit de toute pensée prenante pour aborder ce qui va se passer. Il existe plusieurs interprétations du concept philosophique de tabula rasa, qui s’appliquent à expliquer comment l’âme, l’esprit humain est imprégné et modelé par les sensations qui l’affectent. Les personnalités ne seraient, en ce sens,  forgées que par les différentes expériences personnelles (je ne saurais aller plus en avant dans ces concepts). Arvo Pärt expose brillamment sa théorie avec une représentation musicale grandiose. La première partie de l’œuvre est construite sur une base fougueuse et incontrôlable, présente pour rappeler que l’ardeur et la passion sont ceux qu’il y a de plus créatif dans la nature humaine. Ce motif élémentaire se répète inlassablement et de manière trémoussante, comme si l’âme n’était rien d’autre qu’une flamme perpétuellement alimentée par les différentes sensations qui constituent ses carburants vitaux. Attisé au gré des expériences, ce qui n’était, au départ, qu’une simple lueur va devenir un authentique feu de joie, lui-même source de sensations pour d’autres foyers qui ne formeront plus qu’un, consumant bientôt tout leur espace. Ce point d’orgue sonne inexorablement la chute du héros. Vient ensuite la seconde partie que presque tout oppose à la première, tel le jour et la nuit. L’espace dévoile, une fois la fumée dissipée, les sombres rouages qui le composent. Ces engrenages étaient là depuis toujours, sous les yeux de chacun, toutefois, l’éblouissante clarté des flammes ne faisait qu’empêcher de voir ce qu’il y avait de plus sombre et froid. Cette seconde phase constitue une ambiance peu rassurante, voire déstabilisante, où tous les principes élémentaires s’effritent au toucher, même le plus délicat. Les volets se ferment lentement au cours de longues minutes, pour ne finalement laisser qu’un misérable faisceau de lumière peinant à se faufiler à travers l’entrebâillement de la mansarde, le tout dans un silence très pesant. Ces deux actes de Tabula rasa donnent l’effroyable impression d’une nature qui, poussée à son paroxysme, vole en éclat. En espérant que cette chronique puisse servir de support pour entamer l’écoute.


Explosions in the sky - Take Care, Take Care, Take Care

2011 >  Post-rock

A peine la première piste de cet album instrumental, Last Known Surroundings, a-t-elle démarrée qu’une mise en scène prodigieuse s’opéra. La pièce fut envahie d’un embrun mystique s’échappant des accessoires d’écoute et bientôt, s’agglomérant en mousse près des fenêtres pour en forcer le passage et ainsi embaumer le monde extérieur. Si au départ les morceaux s’amorcent plutôt lentement, dans une atmosphère cajolante, les choses vont ensuite bon train, une fois que l’élan de solidarité a su rassembler les participants avec des règles atypiques : les sons plus légers attirent les plus lourds. Les actes de cette œuvre sont marqués par un phénomène caractéristique qui pourrait être qualifié de pression musicale. On y constate, en effet, une implication, dans un premier temps croissante, des émetteurs de sons qui viennent progressivement occuper l’espace acoustique. Il n’y a point de leader. C’est comme un spectacle de place publique grouillante de monde où tous les groupes parlent entre eux. Cet accroissement du nombre de dialogues contribue chaleureusement à l’augmentation de la pression jusqu’à une étape seuil. Celle-ci est marquée par la libération frénétique des passions, à la manière du champagne (à consommer avec modération) qui laisse déborder sa mousse après avoir été frénétiquement agité. Surviennent alors des instants apocalyptiques, comme dans Human qualities, où il ne reste plus rien. Seules quelques notes très timides renaissent de leurs cendres entraînant dans leurs mouvements des compagnons dont le ton n’est guère plus enthousiaste, à en oublier ce qui venait de se passer. Cela laisse croire que le groupe se freine pour ne pas jouer trop de notes. Moins elles sont nombreuses et mieux elles sont appréciées. Telle est la logique de ces passages. Le ton ne reste jamais bien longtemps déprimant, à l’image de Postcard from 1952 où il règne une ambiance plutôt bon enfant et de Trembling hands qui apporte un dynamisme certain qui se distingue par des baguettes de batterie qui carambolent dans un brouhaha vigoureux et saccadé. Pour conclure sur cet album, il convient de souligner que le groupe arrive à dresser des paysages étonnants par l’alternance de phases plus ou moins énergiques et par son jeu d’espace, qui reste bien sûr discret.

dimanche 22 février 2015

AC/DC - Let There Be Rock

1977 > Hard rock


AC/DC c'est comme la bonne bière. C'est tellement bon et facile à enfiler que tu pourrais t'en coller des litres et des litres dans le bide sans t'en rendre compte, en pensant que c'est de l'eau, parce que ça descend tout seul, ça rafraîchit et puis y a tes potes à côté qu'il faut suivre sans quoi dans 5 minutes tu seras largué niveau conversation (ou borborygmes, grognements, tout cela sous réserve de la réaction de tes poteaux à l'alcool). Bien sûr le lendemain, tu auras une vessie pleine et tu seras limite avec des regrets de t'être affiché comme cela. Mais le soir, tu recommenceras, évidemment. AC/DC, c'est cela, c'est l'éternel retour aux sources, nécéssaire. AC/DC, c'est basique de chez basique, l'efficacité personnifiée et sans fioritures: un chanteur à la voix rauque et à la sensibilité bluesy exacerbée, des power chords à la pelle et des solos qui butent comme sur Problem Child, un des sommets de l'album. AC/DC, c'est toujours la même recette, qui fonctionne depuis le début, et qui continuera à fonctionner pour peu que l'on adhère et qu'on ne se prenne pas la tête à l'écoute. Nous sommes en 1977. AC/DC sort son 4° album qui s'intitule Let There Be Rock et c'est un excellent opus. Mais cette affirmation ne présente que peu d'intérêt. Car enfin, qui ici en doutait ?  

samedi 21 février 2015

Pan Sonic - Osasto EP

1996 > Electro/Noise/Minimal/Electronoise


Peu échaudé par ma première expérience malgré tout assez mitigée ainsi qu'incomplète sur A mais néanmoins intriguante, je me lançais avec confiance et vigueur sur cet Osasto, un des premiers mini albums des Finnois Pan Sonic, alors Panasonic avant que les Japs ne s'en mêlent. Niveau musical, pas grand-chose à voir avec le grand frère cité ci-dessus mis à part le socle électronique commun. Osasto est moins riche en ambiance et en nuances que les albums qui suivront. Son bruit n'est ici que cadencé, modulé d'un titre à l'autre, terriblement massif et dénué de tout sentiment. Ne cherchez pas une quelconque mélodie sur Osasto, cet album en est totalement dénué. Tout n'y est que brut, rêche et ne s'embarasse pas de détails. Mis à part l'évident et immédiat Uranokemia, reste donc un disque peu orthodoxe et bien élevé, pas très enclin à sortir de sa réserve et à livrer ses secrets mais néanmoins fascinant par sa démarche et son opacité.  

mardi 17 février 2015

Foals - Antidotes


  2008 > Math rock/Indie rock  

Antidotes, encore un nom en rapport avec un traitement me direz-vous. Que cela n’entache en rien la qualité de cet album de math rock ! Le style percutant et accrocheur peut vous faire adhérer en quelques minutes. Les Foals n’hésitent pas à mettre leur fougue au service d’un savant mélange rythmique, fruit d’un travail acharné sur les sons de batterie et les figures rythmiques.  Ces dernières permettent justement d’éviter la linéarité en mettant l’emphase sur certaines parties qui laisse parfois place à un véritable déchainement des percussions. Cet Antidotes constitue une offense aux conventions rythmiques et ce, pour notre plus grand plaisir. Le groupe se délecte, en effet de ces incohérences. Les motifs mélodiques sur la plupart des morceaux, comme par exemple Balloons ou Big Big Love, sont constitués de roulement de notes qui se répètent indéfiniment dans un style très minimaliste. Ce bouquet de sons apporte une présence rassurante à la façon de Steve Reich, un maître en la matière. En effet, pourquoi utiliser une seule guitare pour exécuter un accord quand il est envisageable d’en avoir dix-huit sur lesquelles une seule note est jouée ? Il est agréable de penser que ces notes ont l’effet de multiples coups de crayon d’artiste qui, non sans une pointe de dissonance, forment les contours de l’esquisse de l’œuvre. Les titres sont animés d’un entrain qu’il est impossible de calmer. Quiconque essaie de faire taire une phrase se retrouve confronté à un déferlement de protestations qui rappellent la folle liberté rythmique des morceaux. Ceux-ci simulent l’intention désespérée de combler les brèches, ce qui n’a pour effet que d’augmenter la pression dans les zones les moins colmatées. Ou donner de la tête alors ? Frappez à gauche, ils vous nargueront à droite.  Il n’y a qu’un seul remède à cela, ou plutôt antidote : écouter l’album en entier.

dimanche 15 février 2015

Happy Mondays - Squirrel And G-Man: Twenty Four Hour Party People Plastic Face Carnt Smile (White Out)

1987 > Post-punk/Indie rock/Proto-Madchester


Nous sommes en 1987. 7 après leur formation et un premier EP sorti en 1985, le groupe découvert par Tony Wilson à l'Haçienda sort son premier album sobrement intitulé - prise de respiration - Squirrel And G-Man: Twenty Four Hour Party People Plastic Face Carnt Smile (White Out). Nous sommes encore loin des couleurs et des petites pilules qui peupleront leur fête la plus célèbre. Ici, on a plus affaire à de l'indie rock, je dirais même du post-punk. Il n'y a qu'à écouter cette basse basique mais claquante renvoyant directement à Joy Division (le fait que les Mondays soient signés sur Factory n'est pas une coïncidence) et ces guitares venues tout droit de 17 Seconds des Cure. Cependant, on sent déjà que les Mondays ne sont pas aussi froids que leurs prédécesseurs ne serait-ce que dans leur songwriting: le groupe est bel et bien Happy et leurs chansons sont enjouées, presque ensoleillées. Ecoutez donc Olive Oil, Tart Tart ou Kuff Dam, super tube de cette galette et que je sois changé en savon si un sourire estival n'éclaire pas votre visage à la fin de cette bombe. De la Warm Wave ? En quelque sorte. Les prémices du baggy/Madchester qui se prépare alors et dont ils seront l'une des locomotives majeures. 

jeudi 12 février 2015

D.A.F. - Ein Produkt der Deutsch-Amerikanischen Freundschaft

1979 > Indus/Noise rock/Krautrock


La formule à 4 de D.A.F. - comprenez Deutsch-Amerikanischen Freundschaft ou amitié franco-allemande, bien avant Angela et Sarko - n'est pas la plus connue, spécialement auprès de ceux qui n'ont suivi que de loin la saga des précurseurs de l'EBM. Et pour cause, car au début de leur carrière, leur musique est plus proche des aventures no-waviennes qui sévissent à New York depuis 2 ans déjà que de cette électro profondément décadente et provocante qui suivra notamment à partir de Alle Gegen Alle qui contiendra leur plus grand tube, le subversif Der Mussolini. Une musique noise rock donc, saupoudrée généreusement d'indus savamment dosé qui fait songer évidemment au krautrock, Neu! notamment, ce qui s'explique aussi par le fait que le groupe partage la même nationalité que le pays d'origine de ce genre. Ein Produkt est ainsi, comme son intitulé le laisse présager, bel et bien un produit, solide et compact, une espèce de mixture métallique qui ne s'éternise pas assez pour en devenir indigeste. Il faut donc juger dans l'intégralité cet album, succession de pièces plus ou moins brèves, portées par une basse qui claque plutôt bien, une guitare qui distille des motifs accrocheurs ou des larsens crispants et une batterie plutôt minimaliste. Un album instrumental qui plus est, le chanteur Gabi Delgado ayant quitté le groupe à ce moment-là. Ein Produkt ou la furieuse impression d'être coincé dans les méandres d'une horloge en plein fonctionnement.

dimanche 1 février 2015

The Knack - Get the Knack

1979 > Rock/Hard Rock 


Chez Zykalire on prend aussi bien plaisir à vous proposer des albums inconnus au bataillon qu’à vous rassasier avec des classiques, notamment quand vous avez les chros (bon pas terrible celle-là). C’est pourquoi je voulais vous suggérer le très bon Get the Knack. En effet, rien de tel que de s’écouter cet album de 79 pour trouver un peu de chaleur californienne, dans un style rock très prononcé. On pourrait même dire que c’est plus fort que ça, car même si la voix ou la disto ne tapent pas dans le dur, il n’empêche que les coups assénés sur la batterie se veulent très secs et la rythmique vous donne des claques. L’ambiance de l’album est bon enfant, mêlant des morceaux enjoués avec d’autre plus sensuels comme Maybe Tonight, sans jamais côtoyer les registres tristes et mous. Les chants en chœur poussent au contraire à l’hyperactivité, surtout avec une voix qui crache beaucoup de décibels sans pour autant s’épuiser. Les Knack sont assez cash (et d’ailleurs, aussi avec une pointe très légère de Clash), avec eux c’est un peu du genre Your Number or Your Name, surtout quand ils jouent sur deux sons, feignant ainsi la marche de gros bras venus casser des dents. On retrouve ce style dans le célèbre My Sharona, avec un solo héroïque évocateur d’une quête romanesque. La clarté et l’équilibrage du son sur cet album me surprennent, ce qui n’est pas toujours mon cas avec des albums qui datent comme celui-ci. La tonalité de la basse est, en effet, assez addictive. Je m’arrête là, car je ne vois pas autre chose à ajouter, non pas que l’album ne soit pas exceptionnel, mais plutôt parce que toutes les comparaisons que j’ai pu expérimenter semblent vaines et futiles pour Get the Knack, comme des boulettes de papier qui n’atteignent jamais leur cible.  

lundi 5 janvier 2015

Bonne année 2015 !

Tous nos voeux de la part de toute la rédaction pour cette nouvelle année 2015 ! Restez bien à l'affût cher amis lecteurs car 2015 sera riche en kros (This Heat, Coltrane et les Saints sont pêle-mêle en préparation) et en sorties diverses (nouvel album de Deathprod/Biosphere, NoFX, réédition des albums mythiques de Really Red...). On vous tiendra au courant. Stay tuned !